Préparer le début de la saison de chauffe en toute sobriété et efficacité
L'Europe unie face à la hausse des prix de l’énergie
Dans une Europe unie, de nombreux pays, dont l'Allemagne, l'Espagne, l'Estonie, la France, la Pologne et la République tchèque, partagent un objectif commun : réduire leur consommation d'énergie électrique et de gaz. Cette réduction est motivée par la hausse des prix de l'énergie et les préoccupations environnementales, en particulier la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Au cours de l'hiver 2022-2023, des appels à la sobriété énergétique ont été particulièrement entendus, dans un contexte d'explosion des prix de l'énergie. Les résultats ont été probants : tous les pays européens ont enregistré une baisse significative de la consommation de gaz, atteignant 19,3% entre août et janvier par rapport à la consommation moyenne sur la période 2017-2022.
Entre mesures d'Inflation et appels à la sobriété
En France, divers facteurs, tels que la hausse des prix de l'énergie, le plan de sobriété gouvernemental et les appels de l'Union européenne à réduire la consommation de gaz, ont contribué à réduire la facture d'énergie. Cependant, malgré ces efforts, la France se classe en 14e position en termes de réduction de la consommation, avec une baisse de 9% de la consommation d'électricité et de 6% pour le gaz entre octobre et février. Cette situation est également la conséquence des mesures de soutien de l'État français visant à contrôler l'inflation des prix de l'énergie, avec des mesures telles que le bouclier tarifaire sur l'électricité et le gaz, les remises à la pompe, et le chèque énergie. Ces mesures ont maintenu l'inflation à un faible niveau, mais elles ont entraîné un coût net d'environ 43 milliards d'euros, mettant fin à l'ère du "quoi qu'il en coûte".
L'impératif de prudence énergétique en France pour l'hiver 2023-2024
Malgré la baisse des prix de l'énergie et les conditions météorologiques favorables qui ont contribué à réduire la consommation d'énergie en France, il est essentiel de maintenir la sobriété énergétique. Cette sobriété est particulièrement importante pour l'hiver 2023-2024 en raison du manque d'investissements anticipés dans la rénovation énergétique des bâtiments et des tensions sur le marché du gaz en Europe dues aux nouvelles restrictions russes. Bien que les réserves de gaz de l'Union européenne soient presque pleines à 96%, l'Agence internationale de l'énergie exprime des préoccupations quant à la sécurité d'approvisionnement future. L'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 a réduit les livraisons de gaz russe vers l'UE, incitant les pays européens à diversifier leurs sources d'approvisionnement, notamment en augmentant les achats de gaz naturel liquéfié (GNL). La mise en service de nouvelles capacités de GNL en 2025-2026 devrait contribuer à atténuer ces préoccupations, mais la demande mondiale de gaz continuera de croître, principalement en Asie et au Moyen-Orient.
À quoi faut-il s'attendre cet hiver en habitat avec chauffage collectif ?
Selon le baromètre énergie-info 2023 du Médiateur national de l'énergie, la hausse des prix de l'énergie en France a incité la plupart des foyers à réduire leur chauffage pendant l'hiver précédent pour éviter des factures élevées. Une étude pour le Médiateur révèle que 8 foyers sur 10 ont adopté cette mesure, en hausse par rapport à 53% en 2020. De plus en plus de foyers adoptent des restrictions systématiques, réduisant leur consommation d'énergie, y compris en éteignant les lumières. Malgré des hivers moins rigoureux en raison du réchauffement climatique, 26% des personnes interrogées ont souffert du froid, en partie en raison de contraintes financières et d'un manque d'isolation. Les factures d'électricité et de gaz ont augmenté pour de nombreux foyers, rendant le paiement difficile pour un nombre croissant de Français, avec 31% des personnes interrogées signalant des difficultés pour payer leurs factures d'énergie en 2023, contre 18% en 2020.
J'active, je stabilise, je préserve
Avec la chute des températures depuis le 16 octobre 2023, indiquant ainsi le retour de la période hivernale, allumer le chauffage est tentant. En général, la mise en route du chauffage collectif se situe généralement entre le 15 octobre et le 15 avril. La décision dépend du syndic ou de l'assemblée de copropriété, et peut varier selon le climat, la région et l'isolation du bâtiment, favorisant un démarrage précoce pour les bâtiments mal isolés.
Le moment opportun doit être aussi empreint de bon sens et de raison lorsque la température intérieure est inférieure ou égale à 19°C pendant plusieurs jours d'affilée par exemple. Il faut cependant continuer à économiser de l'énergie. Pour y parvenir, il est primordial de maintenir un circuit de chauffage équilibré dans les bâtiments pour assurer le confort des occupants et réduire les coûts énergétiques. Un circuit de chauffage équilibré garantit une température ambiante uniforme dans toutes les zones du bâtiment en fournissant la bonne quantité d'eau chaude à chaque radiateur. Pour déterminer si un circuit de chauffage est équilibré, plusieurs signes peuvent être observés :
- Des radiateurs avec des températures inégales indiquent une circulation d'eau chaude inefficace du chauffage.
- Un inconfort thermique inégal dans le bâtiment est un autre signe de déséquilibre du système de chauffage.
- Un fonctionnement permanent de la chaudière alors que la température moyenne est supérieure à 19°C suggère une inefficacité du système de chauffage, entraînant des coûts énergétiques plus élevés.
Si votre chauffage n'est pas performant, plusieurs mesures peuvent être prises pour remédier à la situation :
- le rééquilibrage du système de chauffage en ajustant les vannes,
- l’isolation du réseau de distribution de chauffage appelé “calorifugeage”,
- la mise en place dans l’immeuble de sondes de température couplées à un système de pilotage intelligent de la chaudière pour optimiser son fonctionnement,
- l'installation de thermostats de radiateur pour réguler individuellement la température de chaque radiateur et ne payer que la chaleur consommée,
- et si besoin le remplacement de la chaudière si elle est ancienne et inefficace.
Généraliser les mesures de sobriété et d’efficacité à tous types de bâtiments chauffés
Particulièrement pour le secteur tertiaire, il est essentiel de mettre l'accent sur la réduction de la consommation d'énergie, en se concentrant à la fois sur les changements de comportement et sur l'efficacité énergétique. Les mesures de sobriété énergétique mises en place en 2022 ont permis de mettre en avant plusieurs actions, notamment :
- La programmation du chauffage dans les bâtiments publics pour réduire la consommation d'énergie dans les espaces inoccupés.
- L'installation de dispositifs de suivi des consommations d'énergie dans les usines et les magasins afin d'améliorer la surveillance et la gestion de la consommation.
- La publication d'objectifs d'économie d'énergie et de rapports chiffrés par les entreprises.
- L'intégration d'objectifs de réduction de la consommation d'énergie dans l'évaluation des dirigeants d'entreprise.
- L'utilisation de la climatisation uniquement lorsque la température intérieure atteint un seuil spécifique pour éviter une surconsommation d'énergie.
- L'augmentation du recours au télétravail.
- La sensibilisation des employés aux gestes de sobriété énergétique.
- La signature d'une charte d'engagement volontaire pour ancrer de manière durable ces mesures de sobriété énergétique dans les bâtiments.
Par ailleurs, la Commission de régulation de l'énergie encourage la promotion de la culture de la gestion de l'énergie dans l'ensemble du secteur tertiaire. Cela vise à encourager l'adoption et l'utilisation de systèmes de pilotage. Des mesures réglementaires, comme le décret BACS, qui vise à mettre en place un suivi de la consommation, ainsi que le renforcement des incitations financières, notamment via l'augmentation des Certificats d'Économies d'Énergie (CEE) pour soutenir l'installation de systèmes de Gestion Technique des Bâtiments (GTB), peuvent être rapidement mises en œuvre, générant des résultats concrets.
Idex en pointe face à la hausse de prix de l’énergie
Face aux défis posés par la hausse des prix de l'énergie et les enjeux environnementaux, la mobilisation générale est de mise. Cette transition vers plus de sobriété et d’efficacité énergétique donne des résultats tangibles, mais il reste des défis à relever, notamment de poursuivre nos efforts sur nos infrastructures énergétiques du bâtiment. Chez Idex, nous sommes à la pointe de ces solutions pour le tertiaire, l’habitat, la santé, les collectivités en proposant des approches sur mesure, clé en main qui allient technologie innovante et expertise en gestion de l'énergie.